
Au printemps 2016, une restructuration est annoncée dans le Mouvement Desjardins. Quelque 28 vice-présidents perdent leur poste. Les répercussions sur les niveaux inférieurs seront connues à l’automne. La situation ne m’inquiète pas vraiment. Après tout, j’occupe un poste de cadre et ça fait près de 10 ans que je fais confiance à cette organisation qui me l’a toujours bien rendue. Promotions, mandats stimulants, apprentissage constant et rapide. Ce changement sera sans doute une autre occasion de progresser dans l’entreprise et de contribuer davantage à « coopérer pour créer l’avenir » du monde financier.
Pour mettre les choses en perspective, voici comment je suis arrivé sur une chaise de gestionnaire en stratégies d’affaires à 30 ans. J’ai d’abord choisi de concentrer mes études au B.A.A. en finance à partir du raisonnement suivant : l’argent mène le monde. Si je comprends l’argent, je pourrai bien mener ma vie et ma carrière en affaires. Simple en principe, moins en pratique. J’ai échoué mon premier cours de finance!
Ce n’est que dans un cours sur l’histoire des grands financiers que mon choix rationnel a commencé à se transformer en véritable passion. Des Médicis à la famille Desmarais en passant par Jacques Cœur, JP Morgan et Warren Buffet, je réalise à quel point d’influents financiers ont changé le monde (pas nécessairement pour le mieux par contre). C’est également ce cours qui m’a fait connaître un grand financier de ma ville natale, Alphonse Desjardins. Son engagement à donner le pouvoir financier aux francophones québécois m’a inspiré jusqu’au point d’orienter ma carrière vers Desjardins plutôt que d’accepter une offre alléchante du géant Procter&Gamble.
Automne 2016
Je suis en voyage d’affaires à l’extérieur du pays. Mon patron m’appelle pour me demander d’être disponible le lendemain à 10:15. J’accepte sans poser de questions. J’ai compris. Son expression détone de la complicité habituelle que nous avons développée au fil des dernières années. Il exécute une commande venue de plus haut.
C’est en travaillant pour lui pendant près de 4 ans que j’ai réellement appris sur le monde de la finance personnelle, et plus particulièrement, sur celui de l’assurance vie et santé. C’est également au cours de ces quatre années que j’ai réalisé que contrairement à l’épargne et au crédit, l’assurance vie se vend sur la base des besoins d’une personne. Lorsque bien exécutée, la vente d’assurance peut réellement donner un certain pouvoir financier en protégeant le patrimoine et en créant de la richesse. Malheureusement, ce n’est pas assez souvent le cas. Je n’en demeure pas moins convaincu que l’assurance peut être un catalyseur dans l’évolution du monde financier et qu’elle peut ainsi favoriser un transfert du pouvoir des institutions, vers les gens.
10:15 le lendemain
L’heure inhabituelle du rendez-vous témoigne qu’il s’agit d’un appel parmi plusieurs autres, planifiés aux quinze minutes près. Au bout du fil, la vice-présidente. La conversation est courte :
– « Malheureusement, ton poste est aboli. Blablabla… »
Tant mieux dans le fond. Je vais pouvoir commencer à réellement transformer le conseil financier. Je vais devenir vendeur d’assurances!
Sept jours plus tard, je créais mon entreprise avec l’ambition de démocratiser l’accès à des stratégies financières avancées. Le problème est qu’aujourd’hui, 69% des Canadiens n’ont pas de plan financier. Pourquoi c’est un problème? Parce que dans 15 ans, on estime que l’avoir de ces gens sera en moyenne 75 000$ moins élevé que ceux qui bénéficient de conseils financiers.
LIVSTA est donc née de ma motivation d’enfin permettre à ces gens d’accéder à des stratégies financières dignes des grandes « Gestions privées » de ce monde sans avoir nécessairement plus d’un million de dollar à investir. Grâce à la technologie que nous développons, nous créons des solutions financières sur demande. En ligne, sans avoir à rencontrer quelqu’un physiquement, nous bâtissons une stratégie personnalisée qui inclue des placements, des concepts fiscaux et évidemment… des assurances.
À propos de Thomas-Louis Veilleux
Thomas-Louis Veilleux est fondateur de LIVSTA, une startup fintech qui crée des solutions financières sur demande. Il est conseiller en sécurité financière, représentant en épargne collective, et détient un B.A.A. (majeure en finance) de l’Université Laval.
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